2023 : l’année Louis Feuillade à Lunel !
2023 sera une année à part pour Lunel et la culture : le 19 février 2023 marquera l’anniversaire des 150 ans de la naissance de Louis Feuillade.
Une date anniversaire que la Ville de Lunel a choisi de célébrer, en proposant tout au long de cette année, des rendez-vous culturels.
À Lunel, Louis Feuillade n’est pas que le nom de la salle d’exposition ou du lycée. C’est avant tout ce qu’on appelle une personnalité. Retour sur le parcours de vie de ce cinéaste précurseur.
Né le 19 Février 1873 à Lunel d’une famille de modestes commissionnaires en vins, Louis Feuillade manifeste très tôt un goût profond pour la littérature et l’écriture. Une fois ses études accomplies, Louis travaille comme comptable dans le commerce familial puis plus tard à Paris pour La Maison de la Bonne Presse. Mais il écrit toujours et accumule projets sur projets de poèmes, drames ou de vaudevilles. Il partage son temps entre journalisme et commerce familial. Il se fait une petite réputation de critique tauromachique !
Ses premières années parisiennes riment avec profonde misère et journaliste famélique jusqu’en 1905 où il commence à vendre régulièrement des scenarii chez Gaumont et obtient bientôt de les mettre lui-même en scène. Deux ans plus tard, il devient même directeur artistique de cette grande compagnie de cinéma ! Il occupera ce poste jusqu’en 1918 tout en poursuivant sa propre production qu’en 1925, année de sa mort.
Une filmographie importante
On estime environ à 800 films sa production. Il a écrit de nombreux scenarii qu’il a mis en scène mais il a aussi supervisé beaucoup d’autres films, il en a adapté également, écrit de scénarii pour d’autres réalisateurs et il est même passé devant la caméra en tant qu’interprète ! Malheureusement, on considère que 70 ou 80% de l’œuvre de Feuillade sont perdus. Il faut noter qu’à l’époque de ses débuts, un film dépassait rarement dix minutes.
Une des premières places dans l’histoire du cinéma français !
Lui qui a célébré à travers son œuvre le divertissement, oscille entre le goût de la réalité prise sur le vif et celui de l’imaginaire et de la recherche esthétisante. Des films à trucs de ses débuts, Louis Feuillade a également créé des comédies, des drames bourgeois, des drames antiques, historiques ou bibliques, policiers ou d’aventures exotiques… Il est surtout connu et reconnu pour ses grands films à épisodes comme les Judex, Barrabas ou Tih Minh. Il a connu le succès et laisse pleinement éclaté son génie avec ses séries policières comme Fantômas ou Les Vampires. Mais Louis Feuillade est également un pionnier dans tous les genres avec ses films mythologiques, religieux, bibliques et patriotiques. Enfin, il est le créateur d’une série de personnages, autres Bébé, Bout de Zan et Oscar qui enrichissent la mythologie du cinéma.
Tombé dans l’oubli et réhabilité
Tombés dans l’oubli avec l’arrivée du parlant, Louis Feuillade et son œuvre reviennent sur le devant de la scène grâce à Henri Langlois qui en 1936 avec la fondation de la Cinémathèque Française commence à sauver ses films. D’autres grands cinéastes comme Georges Franju (co-fondateur de la Cinémathèque), Alain Resnais, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Luis Bunuel, participeront à cette réhabilitation.
” On dit qu’il y a dans le cinéma une tradition Méliès et une tradition Lumière ; je crois qu’il y a aussi un courant Feuillade qui utilise merveilleusement le fantastique de Méliès et le réalisme de Lumière “, déclare Alain Resnais, grand réalisateur français aux multiples Césars.
À la suite d’une édition vidéographique aux Etats-Unis, Les Vampires , son œuvre la plus célèbre avec Fantômas et Judex , ont été proclamés par Time-Magazine second meilleur film de l’année 1998 après Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg !
Louis Feuillade est donc pour tout cela un grand monsieur du cinéma. Il ne cesse d’influencer le 7ème art et les générations. En 1996, le cinéaste Olivier Assayas réalisait “Irma Vep”, un film hybride qui mélange hommage à Louis Feuillade, au cinéma de la Nouvelle Vague et au cinéma de Hong Kong. Un film qui fit son succès et qui devint culte aux États-Unis. Tant et si bien que 26 ans plus tard, le réalisateur français revient sur le devant de la scène, l’an passé, avec la série “Irma Vep” qui a fait les belles heures de HBO, la plus ancienne chaîne de télévision payante américaine axée sur la diffusion de films de cinéma récents et de séries