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Des fresques pour éviter les tags

Pour égayer le cadre de vie des Lunellois et enrichir l’offre d’art urbain, la Ville de Lunel a choisi d’habiller le mobilier urbain avec des fresques réalisées par un graffeur.

Objectif : éviter les tags dans différents lieux de la ville.

L’idée est partie d’un simple constat : nombres de lieux sont dégradés par des tags. Et régulièrement, les agents de municipaux s’attelaient à débarrasser murs, transformateurs électriques et autres types de mobilier urbain de ces incivilités. Ainsi, les services techniques ont réalisé une cartographie recensant les différents endroits malmenés. Il s’est dégagé de cette cartographie une liste de sites où les incivilités étaient récurrentes. Que faire pour remédier à cette situation ? Au-delà de l’intervention des agents municipaux, la Ville voulait mettre en place une solution plus pérenne. L’idée de demander à un street artiste de réaliser une oeuvre a émergé. En plus d’apporter l’art dans la rue, on constate que les lieux dans l’espace public comportant des oeuvres d’art urbain sont respectés.

Les services techniques se sont donc mis à la tâche. Deux sites ont été sélectionnés parmi la liste réalisée. En effet, deux transformateurs EDF subissaient régulièrement des incivilités et étaient situés sur des endroits avec beaucoup de passage. Les services de la Ville ont donc contacté le concessionnaire Enedis pour obtenir son accord. Puis, il leur a fallu trouver l’artiste : le choix s’est porté sur Rafart dont l’atelier est installé à Sommières. Ce dernier a travaillé la demande de la collectivité : créer des fresques agréables, qui embellissent l’espace public sans tomber dans les clichés que l’on peut voir un peu partout. Exit l’éternel flamant rose dans le sud ! C’est vers le passé, l’histoire que le choix s’est dirigé (voir les onglets plus bas).

Notre artiste a installé à Sommières son atelier. Lui qui a fait des études d’illustrateur à Londres travaille beaucoup sur la customisation de voitures, de casques de moto, de murs, d’instruments de musique… Il donne également des cours pour les ados et les adultes ou encore les scolaires. Il réalise également des commandes pour les collectivités. Depuis ce lundi, il est donc à Lunel. « Je suis très content, il y a beaucoup de passage et les gens me disent bravo ou encore merci d’embellir Lunel ! C’est très positif ! »
Du côté de la Ville, cette opération est gagnante : les transformateurs ne seront plus tagués, ils auront une valeur esthétique ajoutée. Les murs de Lunel s’enrichissent de nouvelles fresques et embellissent le cadre de vie des Lunellois. L’opération sera reconduite : la Ville a choisi de prévoir chaque année un budget pour habiller 2 nouveaux sites. Elle évite ainsi de gaspiller les temps et le travail de ses agents pour recouvrir des tags, sans oublier le matériel nécessaire à leur intervention, tout en valorisant l’espace public.

C’est vers le passé, l’histoire que le choix s’est dirigé. Pour le premier transformateur situé au croisement de la rue des Gaucelms et de l’avenue du Maréchal Leclerc, le thème était tout trouvé : une évocation de l’historique château des Gaucelm, Un joli clin d’oeil à l’histoire de Lunel où des bâtiments demeurent de cet ensemble architectural qui possède une grande valeur historique et archéologique en tant que témoin des institutions de la ville. On pense à la Tour des Prisons ou encore à la Porte Notre-Dame. Enfin, pas loin de la rue qui portent leur nom, cette oeuvre rappellera également la dynastie des seigneurs des Gaucelm, qui durant trois siècles (1007-1289) a largement transformé Lunel.

 

Pour le second transformateur, on s’est dirigé vers un autre site historique avec une connotation plus nationale, voire internationale ! En effet, c’est sur le chemin des Surveillants à quelques dizaines de mètres du chemin du Trianon que Rafart travaillera à réaliser une fresque du Petit Trianon de Versailles. Nous sommes en 1758 et Louis XV envisage la construction d’un nouveau petit château au milieu des jardins qu’il a développés et embellis depuis une petite dizaine d’années. Ange-Jacques Gabriel lui créera un pavillon pour y habiter et y loger une partie de sa suite. Un parfait exemple de l’architecture néo-classique, cette mode « à la grecque » qui se répandait alors en Europe. Et dans quelques jours, Lunel aussi aura son Petit Trianon, celui-là signé Rafart !

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